Une digestion à base de microbe
Chez les équins, la digestion est spécial. Au sens strict du terme, on peut dire très clairement que ce n’est pas le cheval qui digère, mais les microorganismes présents dans son gros intestin. La digestion de la cellulose se passe dans le gros intestin, car il contient une flore microbienne qui permet une synthèse de la cellulase.
Si l’on devait schématiser le mécanisme de manière simple, on pourrait dire que tout le processus se passe dans une espèce de gros fermenteur dans lequel protozoaires et bactéries se multiplient. De ces microorganismes se forme une flore, un véritable écosystème.
Si vous habituez votre animal à un régime uniforme, une phase d’adaptation aura lieu après l’établissement d’une population microbienne de composition plus ou moins constante. Cependant, il est important de souligner que cet état d’équilibre digestif peut être facilement réglé, il vous suffira de modifier le nombre de repas par jour du cheval, par exemple.
De quoi se nourrissent ces microbes ?
Vous l’aurez compris, pour que l’animal puisse digérer correctement, il a besoin de la flore microbienne, et comme toute espèce vivante, ces dernières ont besoin de nourriture. Cette flore se nourrie d’ailleurs de tout ce qu’elle trouve dans le système dans le gros intestin de l’animal.
Elles ont essentiellement besoin d’azote et d’énergie pour survivre. Parmi les ressources d’énergies possibles, il y a l’amidon et la cellulose. Petites précisions, les sucres simples et les lipides sont absorbés à partir de l’intestin grêle, ce qui veut dire que la cellulose arrivera dans le gros intestin sans avoir été dégradée. D’ailleurs, ce sont les bactéries qui seront chargées de cette phase en produisant des acides gras volatils, tout en libérant de la chaleur et du gaz.
La flore microbienne est très sensible, il faut être strict sur le régime alimentaire du cheval. D’ailleurs, certains antibiotiques sont fortement déconseillés chez le cheval, car ils pourraient détruire les bactéries qui se trouvent dans le tube digestif.
Cas pratique
Si vous donnez de l’amidon à votre cheval (dans les céréales), il faudra bien doser la quantité. À dose normale, l’amylase le digèrera totalement, au-delà, l’excès qui ne sera pas digéré se retrouvera dans le gros intestin et ce sont les micro-organismes qui le dégraderont. À forte dose, des perturbations pourront être remarquées avec une production de gaz et des pertes énergétiques, ce qui est très mauvais pour l’équilibre de la flore et donc, pour la santé de votre animal. En résumé, si les bactéries meurent massivement, le cheval tombera malade (coliques, fourbures…).
L’alimentation des chevaux doit être minutieusement surveillée. La gestion du régime alimentaire de l’animal est primordiale pour la composition de sa population microbienne. De cette manière, vous pourrez toujours gérer la quantité, la nature des substrats fermentescibles et les conditions de milieu que le régime alimentaire crée dans le tube digestif (notamment le pH).